Rachat de la SSII américaine Perot : Atos tient la corde
Selon le magazine américain Re/code, qui cite des sources anonymes, Dell est tout proche de vendre son activité de services Perot Systems pour environ 4 milliards de dollars (il en espérait 5 à l'origine). Et ce serait le Français Atos qui ferait la course en tête, assurent nos confrères. La SSII française aurait proposé entre 4,2 et 4,3 milliards de dollars (entre 3,9 et 4 milliards d'euros).
Comme l'expliquait la presse indienne en début de semaine, TCS (Tata Consultancy Services) serait revenu dans le jeu, après avoir une première fois rompu les négociations avec Dell. Mais l'Indien aurait jeté l'éponge hier, assure Re/code. Deux autres acheteurs potentiels ayant approché le Texan - la SSII américaine Cognizant et le Japonais NTT Data - seraient eux aussi désormais hors de course. Nos confrères précisent toutefois que la situation reste très mouvante.
Un poids lourd dans la santé
Si Atos parvenait à mettre la main sur Perot, une société fondée en 1988 par le milliardaire et ex-candidat à la présidentielle américaine Ross Perot, la SSII dirigée par Thierry Breton étofferait un peu plus ses activités aux Etats-Unis. Rappelons que la société a récemment mis la main sur Xerox IT pour 1,05 milliard de dollars, ce qui lui a permis de tripler sa taille sur le marché américain (passant d'un chiffre d'affaires annuel de 600 millions à 1,7 milliard d'euros).
La reprise de Perot projetterait Atos dans une autre dimension outre-Atlantique. Avant son rachat par Dell en 2009, le groupe employait plus de 23 000 personnes pour un chiffre d'affaires annuel de 2,8 milliards de dollars. Depuis cette date, Dell n'a plus donné d'indication sur l'évolution de l'activité de sa filiale. Perot Systems est particulièrement reconnu pour ses activités dans la santé aux Etats-Unis : au moment de son rachat par Dell, pour 3,9 milliards de dollars, la SSII texane travaillait pour 1 000 hôpitaux et 200 000 médecins.
Atos et les rachats tous azimuts
Depuis quelques mois, Atos multiplie les rachats tant pour renforcer sa couverture géographique que pour muscler son portefeuille technologique. Avant Xerox IT, la SSII avait déjà racheté Unify (logiciels et services de communications unifiées), annoncé le rapprochement de son entité dédiée aux paiements Worldline avec le Néerlandais Equens, mis la main sur Bull et ses activités dans la sécurité ou le calcul hautes performances ou encore scellé un rapprochement stratégique avec l'Allemand Siemens (dans la foulée de la reprise de Siemens IT Solutions and Services, en 2011). En avril dernier, le groupe dirigé par Thierry Breton s'était toutefois fait souffler le rachat de la société américaine iGate, une SSII ayant massivement recours à l'offshore et finalement passée dans le giron de Capgemini pour 4 milliards de dollars.
Rappelons que Dell entend vendre Perot afin de trouver de l'argent frais pour financer le rachat géant d'EMC, qui lui coûtera pas moins de 67 milliards de dollars. Ce qui devrait créer une dette d'environ 50 milliards que le Texan tente d'amoindrir en se délestant de certaines activités (dont Quest, SonicWall, Boomi voire RSA).
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