Une nouvelle bulle en formation dans le monde des dot-com ?
L'homme d'affaires américain Mark Cuban estime sur l'antenne de CNN qu'une nouvelle bulle spéculative est sur le point d'éclater dans le secteur des dot-com. Comme au début des années 2000, certaines sociétés présentes sur la Toile seraient surévaluées, menant les marchés financiers à un prochain crash. Mark Cuban met en cause des sociétés comme Uber, Twitter et Facebook.
Ce pessimisme n'est pas partagé par Marc Benioff, CEO de Salesforce.com. « Je ne pense pas qu'il y ait de bulle, explique-t-il sur CNN. Je pense qu'il y a une énorme quantité d'innovation dans la Silicon Valley, qui est en cours de monétisation. » La situation serait donc différente de celle rencontrée au début des années 2000, où nombre de start-ups s'étaient construites sur des business models douteux, doublés d'une absence presque totale de revenus.
Facebook in, Twitter out
Reste que certaines sociétés sont effectivement surévaluées, en particulier dans le secteur des réseaux sociaux, où le nombre d'utilisateurs cache une cruelle réalité : des revenus qui demeurent assez faibles et des coûts de fonctionnement colossaux. Facebook n'est pas encore pointé du doigt, mais doit forcer son talent pour maintenir sa croissance (voir notre article « Résultats : Facebook dépense toujours plus en R&D »).
Le cas Twitter est beaucoup plus épineux. Le doute commence à s'installer autour de la société (voir les articles « @jack remplace @dickc à la tête de Twitter » et « Twitter plonge en Bourse suite à l'annonce de résultats trimestriels décevants »). Il est vrai qu'elle a trop tardé à profiter de son important nombre d'utilisateurs pour élargir le spectre de ses activités, comme l'a fait Facebook. Nous notons toutefois des avancées dans le secteur professionnel, avec par exemple l'accord signé avec IBM (voir « IBM propulse Twitter dans l'analytique pour aider les métiers »).
Salesforce.com sur la sellette
Le spécialiste des solutions CRM en mode Cloud Salesforce.com est lui aussi dans une position délicate. Le dernier trimestre de la société est bon, et le chiffre d'affaires ne cesse de progresser. Il n'en reste pas moins que le jeu des rémunérations à base d'actions empêche quasi systématiquement la société de réaliser des bénéfices. Chose qui commence à se remarquer.
Salesforce.com a un peu redressé la barre au dernier trimestre (voir « Résultats : enfin des bénéfices pour Salesforce »). en vue d'un possible rachat. Si Microsoft a pendant un temps été pressenti comme repreneur de Salesforce.com, cela ne s'est pas concrétisé. Le patron de SAP ne voit pour sa part guère de potentiel dans ce pure player du Cloud, jugé comme peu compétitif, financièrement parlant.
Au vu de ces éléments, il est légitime de se demander si les déclarations de Marc Benioff n'ont pas pour objectif de protéger sa propre société, qui pourrait bien faire partie de ces perdants de la nouvelle bulle des dot-com pressentie par Mark Cuban. Un point qui sera tranché au cours des prochains mois, tout pronostic étant - à ce stade - impossible. Nombre de dot-com sont effectivement surévaluées aujourd'hui. Mais sur les places financières, la confiance des investisseurs l'emporte souvent sur les résultats réels des entreprises.
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