« BlackBerry 10 est l'OS le plus ouvert aux développeurs »
« On veut proposer l'approche la plus ouverte aux environnements de développement », lance David Derrida (notre photo), directeur produit chez RIM (Research In Motion).
Si BlackBerry OS était vu, il y a encore un an, comme un système propriétaire et fermé s'attirant les mécontentements des développeurs, le futur BlackBerry 10 (BB10) se donne pour ambition de « devenir le système le plus ouvert de l'industrie ».
Rupture totale
Et pour cause. RIM crée, sous BB10, une rupture totale avec BlackBerry OS. « On construit BlackBerry 10 pour la prochaine décennie, qui sera celle du 'mobile computing' », précise David Derrida.
Ce qui oblige à repartir de zéro en matière d'écosystème. « Lancer une nouvelle plate-forme sans applications est voué à l'échec. » D'où l'intérêt de séduire les développeurs.
Une tâche à laquelle s'attelle le constructeur canadien depuis plus d'un an à travers ses tournées mondiales BlackBerry Jam. « On a rencontré plus de 10.000 développeurs, dont 200 en France, et nous avons distribué plus de 5000 prototypes matériels de nos futurs BlackBerry pour qu'ils testent leurs applications. »
Résultat, 25.000 applications BB10, « dont les grands titres », sont aujourd'hui disponibles. Et beaucoup plus sont attendues le jour du lancement, toujours prévu dans le courant du premier trimestre 2013.
Quatre environnements de développement natifs
Concrètement, BB10 supportera quatre principaux environnements de développement en natif :
- le C/C++, plutôt destiné aux éditeurs de jeux, « Les grands noms comme Gameloft et Electronic Arts ont annoncé qu'ils porteraient leurs jeux en version HD sur BB10 », souligne le responsable ;
- le HTML5, langage universel qui permettra de porter les applications sans se soucier de la fragmentation des OS;
- l'Adobe Flash/Air, toujours soutenu malgré l'annonce de l'abandon du lecteur mobile par son éditeur (« il reste beaucoup d'applications métier en Flash dans les entreprises »);
- et, surtout, la compatibilité Android.
« Toutes les applications développées avec les API ouvertes de Google seront portables sur BB10 sans aucune adaptation. » Soit 70 % à 80% des applications Android, estime David Derrida. Une moulinette (un player intégré) se charge de transformer les fichiers Android APK en BB10 BAR. Le reste des applications nécessitera pour sa part quelques adaptations.
Rassurer l'écosystème
Au final, « il n'y a qu'un seul environnement que l'on ne supporte pas, celui qui est propriétaire et ultra fermé », indique notre interlocuteur. Apple iOS, pour ne pas le nommer. « Mais les développeurs nous disent que porter leurs jeux en C/C++ est assez facile. »
Une partie des développeurs d'Apple pourrait donc se tourner vers BB10, encouragée à la fois par le programme The $10K Developer Commitment qui vise à les rémunérer la première année, mais aussi par le fait que les utilisateurs BlackBerry sont plus enclins à payer les applications qu'ils téléchargent que ceux des environnements Android ou iOS.
Lire aussi : Gemini 2.0 : où, quand et pour qui ?
RIM a donc tout mis en ouvre pour assurer son nouvel écosystème et rassurer les 80 millions d'utilisateurs actuels de ses solutions. Une nouvelle offre pleine de promesses au regard des innovations apportées par BlackBerry 10.
Lesquelles tournent autour de Flow (fluidification du passage d'une application à l'autre), Hub (centre de toutes les communications textes et profils des contacts), Peek (contrôle des interactions avec les notifications), Clavier (avec un dictionnaire prédictif intelligent et multilingue) et Balance (l'application de gestion des usages privés et professionnels qui devrait fortement attirer l'intérêt des entreprises).
Des innovation que nous proposerons de découvrir en images dans une prochaine galerie.
Sur le même thème
Voir tous les articles Workspace