Kubernetes en 2021 : la fin d'un cycle ?
La CNCF a publié ses statistiques sur l'usage de Kubernetes en 2021. Focus sur l'évolution de quelques indicateurs.
Est-on arrivé au bout d'un cycle avec Kubernetes ? Le dernier rapport annuel de la CNCF pourrait le laisser penser. Tout du moins au vu d'un indicateur que communique la fondation : un usage en recul pour plusieurs des projets « matures » qu'elle héberge. Parmi eux, Fluentd (gestion des logs ; -13 % d'une année sur l'autre), Envoy (proxy ; -10 %) et Prometheus (monitoring ; -6 %).
La CNCF tempère toutefois ce constat. D'abord, en soulignant que ses statistiques contrastent avec celles de plusieurs fournisseurs. New Relic, par exemple, a relevé une augmentation de 53 % de l'usage de Fluentd entre 2020 et 2021. Tandis que Datadog estimé à 39 % la croissance de l'usage d'Envoy.
Autre élément que fait remarquer la CNCF : une nette progression pour certains des projets moins matures qu'elle héberge. Entre autres, Argo (+115 % d'usage en prod) et CRI-O (+51 %). Le reflet, considère-t-elle, d'une tendance à « remonter la stack cloud », pour aller exploiter les API et autres interfaces de Kubernetes.
Deux volets au lieu d'un
Si certains indicateurs ont bien évolué d'une année à l'autre, il en a été de même pour la base de calcul. Le rapport 2020 se fondait sur un échantillon de 1324 répondants sollicités en mai-juin. Le rapport 2021 se structure quant à lui en deux parties. L'une est dédiée aux conteneurs et à Kubernetes (avril-juin ; 2302 répondants). L'autre, aux technologies cloud natives (août-novembre ; 1527 répondants). La CNCF a agrémenté le tout de données issues de quatre rapports :
- Container Report et State of Serverless (Datadog)
- Observability Trends (New Relic)
- Developer Economics Survey (SlashData)
Le périmètre d'étude a changé ; la présentation des résultats aussi. La synthèse est plus courte (12 pages, contre 21 l'an dernier). Mais les données brutes sont plus complètes, et dans un format plus exploitable. En particulier pour dégager des statistiques fonction de la répartition géographique.
Que noter sur ce volet ? Entre autres, que c'est en Afrique que le taux d'usage de Kubernetes en production est le plus élevé : 73 % sur 249 répondants. Suivent l'Europe (69 % sur 564), l'Amérique centrale et du Sud (62 % sur 68), l'Amérique du Nord (55 % sur 522), l'Asie (54 % sur 579) et l'Océanie (45 % sur 230).
Airship, Alauda : des particularismes régionaux
Autre donnée intéressante sous le prisme géographique : l'usage des distributions Kubernetes certifiées CNCF. Au global, Amazon EKS domine (22,94 % des répondants déclarent s'en servir). On aurait pu attendre ensuite OpenShift, Docker Desktop ou Rancher. Mais ils n'en sont respectivement qu'à 12,71 %, 9,95 % et 9,67 %. Airship (15,59 %) les devance, avec un taux de couverture de plus de 35 % en Afrique (215 répondants). Même chose pour Alauda Cloud Enterprise, dont le taux de pénétration en Océanie (201 répondants) atteint presque 38 %.
Pour ce qui est des Kubernetes hébergés certifiés CNCF, EKS (38,9 %) a une nette longueur d'avance sur deux offres de Microsoft : AKS (23,4 %) et AKS Engine (17,5 %). GKE, de Google Cloud, suit, à 16,8 %. Alibaba Cloud Container Services arrive au cinquième rang, avec un taux de pénétration qu'on aurait pu supposer plus important en Asie (7,7 %).
Kubernetes : 60 % d'usage en prod ?
Le rapport 2020 positionnait, ex aequo, la complexité et le changement culturel comme les premiers freins à l'adoption de Kubernetes (options chacune validée par 41 % des répondants). Suivaient la sécurité (32 %), le stockage (29 %), le manque de formation (27 %) et le monitoring (26 %).
Cette année, le manque de formation ressort en tête (35 %), devant la complexité (32 %)... et la difficulté à choisir un environnement d'orchestration (32 %).
La cadence des releases sur les architectures de conteneurs continue à s'accélérer. En 2020, ils était 55 % à réaliser ce processus au moins une fois par semaine. En 2021, ils sont 64 %. La démarche est de plus en plus souvent manuelle (25 % ; +10 points).
Au global, ils sont 63,6 % (sur 2177 répondants) à déclarer utiliser des conteneurs en production. Et 59,8 % (sur 2165) à dire de même pour Kubernetes. Pour le développement local, on cible le plus souvent Docker Kubernetes (37 % ; +7 points). Suivent kind (31 % ; +5 points), Minikube (30 % ; -8 points) et des offres managées de CSP (26 % ; stable).
À consulter en complément, les statistiques de Canonical sur l'usage de Kubernetes en 2021.
Lire aussi : Heroku devient un PaaS Kubernetes
Illustration principale © LuckyStep - Adobe Stock
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