Vidyo : « Partout où le débit est mauvais, on est bon»
Vidyo est une entreprise relativement jeune dans le monde de la visioconférence. Pure player créé en 2005 à New York, Vidyo s'est focalisé sur la technologie avant d'attaquer le marché. Pas moins de 4 ans de R&D, et quelque 100 millions de dollars investis ont été nécessaires pour mettre au point sa technologie.
« Vidyo fait du routage de paquet réseau via le codec H.264 SVC sur lequel on adapte notre spécificité », explique Stéphane Cuziat (notre photo), country manager pour la France, la Suisse et l'Afrique du Nord. De fait, le système adapte la communication vidéo non pas en fonction de sa taille, mais selon les capacités CPU et réseau de l'infrastructure.
De la vidéo multicouche qui offre la qualité HD à partir de 768 kbit/s. Une technologie exploitable sur postes fixes, en mobilité comme au sein des salles de téléprésence.
Vidyo a séduit Google et Nintendo
Résultat, « il n'y a pas de gel de l'image ni de latence [elle est de 10 ms] comme avec le MCU [multipoint control unit, NDLR]) et notre offre ne nécessite aucune infrastructure supplémentaire », affirme le responsable. La solution nécessite seulement un routeur dédié (le VidyoRouter vendu autour de 6000 euros) qui offre jusqu'à 100 connexions distribuables. « On évite ainsi les allers-retours au MCU. »
L'offre est proposée sur le réseau local ou en service managé par un opérateur, ainsi qu'en mode virtualisé prochainement. « Fin 2013, toute la solution sera virtualisée », indique Stéphane Cuziat. Quant au modèle du service managé, il est en train de s'imposer avec 60% des clients de Vidyo, contre 40% pour l'intégré.
La technologie a séduit Google, dès 2009, qui l'a adopté pour la visioconférence de Gmail et Google+ Hangout. C'est également sur Vidyo que repose la fonctionnalité vidéocommunication de la Nintendo Wii U. Entre les deux, Vidyo a séduit nombre d'entreprises dont le Cern de Genève, Lagardère, Eiffage, LVMH et les opérateurs Orange Business Service, Arcadin ou encore le satellite.
« On vient en doublon »
« 100% de nos clients sont chez Cisco ou Polycom, lance Stéphane Cuziat, on vient en doublon. » Notamment sur l'offre mobile. « Partout où le débit est mauvais, on est bon », justifie notre interlocuteur pour expliquer comment Vidyo parvient à prendre des parts de marché.
C'est aussi par une offre qui se veut simple et fonctionnelle. Ainsi, la solution embarque un proxy qui permet de s'affranchir des problèmes de firewall. « Pas besoin d'être administrateur pour lancer un exécutable, indique Stéphane Cuziat il suffit de brancher le routeur, déclarer son adresse IP et ça marche. »
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Mais « on vend du logiciel, pas du hardware », insiste Stéphane Cuziat. De fait, les mises à jour logicielles ne nécessitent donc pas un renouvellement du matériel. Le responsable ajoute que Vidyo est par ailleurs facilement intégrable grâce aux API et SDK proposés, et déjà interfacé avec IMB Sametime, Adobe Connect ou Microsoft Lync via un plug-in.
La troisième place revendiquée
Dans ce cadre, ne craint-il pas la concurrence de Skype, désormais intégré à l'offre de Redmond?? Au contraire ! « Skype est un excellent outil de promotion pour nous. » L'absence de maîtrise du SI, de qualité de service, le fait que l'application soit interdite dans certaines entreprises, et qu'il n'y ait pas d'interopérabilité avec les salles de téléprésence figurent parmi ses arguments. « Skype répond au besoin de la TPE qui n'a pas d'argent. »
Fort de cette stratégie, Vidyo annonce une croissance de 82% en 2011 suivie de 100% en 2012 pour un chiffre d'affaires non officiel qui tournerait autour des 100 millions de dollars. Vidyo emploi 300 personnes dans le monde (dont 35 en EMEA et 6 en France). De quoi revendiquer la troisième place du marché de la visioconférence derrière les géants Polycom et Cisco/Tanberg.
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