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Face à Prism : Gandi soutient le projet de messagerie sécurisée Caliop

Face aux écoutes de la NSA, mais aussi à l'article 20 de la loi de programmation militaire, l'hébergeur Gandi apporte un soutien matériel au projet open source de client de communication sécurisé Caliop. Un projet lancé par Laurent Chemla, le fondateur de Gandi.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Face à Prism : Gandi soutient le projet de messagerie sécurisée Caliop

A l'heure où la loi de programmation militaire et son polémique article 20 (ex-article 13) sur la surveillance électronique est promulguée en France, le projet Caliop reçoit le soutien de l'hébergeur Gandi. Un hasard de calendrier, assure Stéphane Ramoin, Pdg de Gandi, même s'il affirme : « l'actualité nous donne raison tous les jours ».

Prendre en main sa sécurité

Caliop est un projet open source visant à unifier et sécuriser l'ensemble des échanges numériques des internautes, des e-mails aux SMS en passant par les messageries instantanées, réseaux sociaux et autres communications dans les forums. « Avec Caliop, nous avons la volonté de proposer un outil pour que les citoyens prennent en main la sécurité de leurs échanges », explique le dirigeant.

Concrètement, l'outil, qui s'apparentera à un client de messagerie étoffé, « affichera toujours une représentation visuelle en temps réel du degré de sécurité des échanges ». Ce qui permettra d'évaluer le niveau de confidentialité des communications entre deux correspondants et de choisir des stratégies en conséquence.

Si Stéphane Ramoin ne s'attarde pas sur les fonctionnalités de la future solution qui s'appuiera sur les protocoles de communication standard (SMTP, XMTP.) et dont le développement démarre tout juste, il semble clair qu'elle s'accompagnera d'outils de sécurisation. « Caliop est un outil de confidentialité. Sa structure est renforcée avec une dimension sécurité », concède notre interlocuteur.

Le (re)déclencheur Prism

Si le soutien de Gandi tombe à point nommé en regard de l'actualité législative française, c'est bien le scandale Prism de surveillances électroniques de la NSA (National Security Agency) américaine et les fermetures de nombre de messageries sécurisées qu'il a entraîné qui, l'été dernier, ont poussé Laurent Chemla à relancer Caliop. Un projet à l'origine né au début de la décennie 2000.

« Pour l'instant, je lance surtout un appel à contributions auquel ont répondu plusieurs dizaines d'internautes mais j'espère réunir des milliers d'idées au sein du projet », expliquait-il à Silicon.fr (lire Laurent Chemla : « Caliop pourrait démocratiser le chiffrement des données »).

Un appel entendu par l'hébergeur Gandi que, rappelons, Laurent Chemla a créé avant d'en confier les clés à Stéphane Ramoin il y a 9 ans, preuve s'il en est de la confiance qu'il lui porte. « Caliop entre en projet officiel Gandi et nous ferons tout pour le mener à bien. Nous apportons des financements, des développeurs, des ressources machines. Nous avançons dans la création de Caliop », explique Stéphane Ramoin. Tout en précisant que le projet reste celui de Laurent Chemla, « qui le gère de A à Z, nous nous mettons à disposition de sa vision ».

Attendu pour 2014

Une vision que ces initiateurs de projets citoyens espèrent concrétiser pour 2014. Pour accélérer le mouvement, Gandi annonce qu'il recrute des spécialistes du front-end. « On a une maquette, un mokup, aujourd'hui. On veut un prototype qui fonctionne. »

Si nombre d'acteurs, dont Google ou Microsoft, entendent renforcer la sécurisation et l'intégration des échanges de leurs solutions, Gandi entend « proposer une alternative [à l'offre actuelle] open source, gratuite et autorisée », souligne Stéphane Ramoin qui insiste sur le modèle open source ouvert à tous, gage d'une transparence absente des clients privés. « Selon ces critères, nous serons les seuls à ma connaissance [sur le marché]. »

La solution se concrétiserait sous forme d'un client pour poste fixe, d'une version serveur ou Saas. Gandi entend donc donner la première impulsion à Caliop en attendant que la communauté prenne le relais. Et compte bien faire du futur outil son client de messagerie par défaut.

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