Arkadin très ambitieux sur la collaboration à distance
Créée en 2001 par le serial entrepreneur Olivier de Puymorin, Arkadin est une entreprise française qui fournit des solutions de collaboration. « Nous sommes une société de services de collaboration, nous ne vendons pas de matériel », précise d'emblée Joseph de Villèle, directeur général France et Suisse d'Arkadin.
Malgré sa relative discrétion (dans les colonnes de Silicon.fr du moins), le fournisseur a su s'imposer à l'international, tant en Europe, qu'en Amérique du Nord et Latine (Mexique et Brésil) et en Asie (Chine, Taïwan, Inde, Corée.). Arkadin vient d'ailleurs d'ouvrir son 32e pays (et 51 bureaux)?: la Russie.
De 4 personnes à sa création, l'entreprise compte plus de 1000 salariés aujourd'hui. Une croissance qui se reflète dans un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros environ en 2012. En hausse de 15% par rapport à 2011. Sa méthode?? Se concentrer exclusivement sur les services collaboratifs avec « pour ambition d'être l'acteur le plus reconnu de la collaboration à distance », résume le dirigeant.
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L'audioconférence pour tous
Les fondateurs, que notre interlocuteur accompagne depuis les débuts de l'aventure, ont naturellement commencé sur le marché de l'audioconférence avec un modèle de paiement à l'usage. « L'idée était d'adresser les grands comptes qui utilisaient le service de collaboration à distance en permettant à chacun de disposer de sa propre salle de réunion virtuelle, donc sans nécessiter d'abonnement ni de réservation, moins cher et en mieux que la concurrence. » Orange (ex-France Télécom) et Genesys en l'occurrence à l'époque.
La stratégie d'attaquer frontalement la concurrence avec une solution plus souple que celles du moment « a bien marché ». Surtout, Arkadin met un point d'honneur à accompagner les utilisateurs dans la prise en main des solutions. « On le fait toujours, soutient Joseph de Villèle, c'est un point clé de notre offre. » Autre spécificité?: un service client local, et dans la langue idoine, dans chacun des pays investis, là où les concurrents fonctionnent par plaques régionales. Une proximité de nature à rassurer les clients.
C'est en appliquant cette recette éprouvée qu'Arkadin a poursuivi l'enrichissement de son offre vers des solutions de web conférence et, depuis 3 ans, de vidéo conférence. Cette dernière, exclusivement proposée en mode SaaS (Software as a Service), s'appuie sur la technologie Vidyo. Le principe?: « Prendre la meilleure technologie du marché à nos yeux et l'intégrer dans notre environnement avec des briques de services. » Résultats?: une croissance annuelle du segment de 100% depuis son lancement.
La vidéo managée au pied d'oeuvre
« Mais il nous manquait la vidéo managée pour répondre à la complexité d'utilisation des salles de visio et de téléprésence », indique le porte-parole d'Arkadin. Pour l'adresser, le fournisseur de solution rachète Novasight en novembre 2012 et ses 17 personnes spécialisées dans les technologies de vidéo conférence basées à Quimper.
Novasight permet d'adresser les grands comptes déjà équipés en prenant en charge la gestion des salles et en y ajoutant un service de conciergerie « cinq étoiles ». Autre service porteur, la mise en place de ponts (virtualisés) d'interconnexion pour les conférences multi-sites pour les entreprises non équipés.
Copier-coller Novasight
« Peu importe la technologie, on connecte les gens et l'on s'assure que ça fonctionne. La « visio » évolue très vite et impose une expertise [que n'ont pas nécessairement les entreprises en interne] », précise Joseph de Villèle. Qui estime que, rien qu'en France, pas moins de la moitié des entreprises du CAC 40 sont concernées par les problématiques de salle de vidéoconférence sous utilisée faute de compétences.
En cours d'intégration sur la France, « on va copier-coller Novasight à tous nos pays ». Ce qui promet à l'activité de vidéo conférence un bel avenir en perspective. « Sur la vidéo conférence, il y a une vraie demande aujourd'hui, y compris du côté des intégrateurs qui nous demandent de sous-traiter le service de conciergerie », souligne le responsable.
Pour l'heure, la «visio» ne constitue «?que?» 5% du chiffre d'affaires d'Arkadin contre 10% pour la webconf et 85% pour l'audio.
Les communications unifiées à Lync
Autre axe de développement?: les communications unifiées (UC). « Si aujourd'hui l'audio conférence touche 10% des collaborateurs de l'entreprise, les organisateurs de réunion essentiellement, demain les communications unifiées toucheront l'intégralité des salariés. Cela développera le volume de minutes et agrandira la base clients. »
Pour l'occasion, Arkadin s'associe à Microsoft et son offre Lync à laquelle le fournisseur de services ajoute sa solution audio et package le tout en mode SaaS. Ce qui permet, au passage, d'adresser dynamiquement les licences en fonction des besoins et évite de provisionner des paquets de licences qui resteront inutilisées. « On garantit que les gens utilisent bien la solution », assure Joseph de Villèle. Un confort pour l'entreprise cliente et un axe de développement pour Microsoft qui voit en Arkadin un partenaire de choix, notamment sur les marchés PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire).
Arkadin a également développé une activité channel avec les revendeurs et les opérateurs en marque blanche. Le modèle indirect contribue à hauteur de 5% d'un CA historiquement tiré du direct. Elle permet notamment d'adresser les entreprises de moins de 200 personnes avec une version «?en self service?» des offres audio et web conférence sur la base d'un abonnement forfaitaire mensuel.
Doubler le CA
Développement des services combiné à la poursuite du déploiement à l'international (« Nous souhaitons ouvrir 3 pays par an », confie Joseph de Villèle) sur un marché largement adressable (1 utilisateur sur 2 n'utilise pas d'outil de collaboration à distance en France) devrait mener Arkadin à doubler son CA dans les prochaines années. Soit 400 millions d'euros visés pour 2015.
L'entreprise qui se considère comme le seul pure player européen de la communication collaborative vise ainsi la première place européenne et la 2e à l'échelle mondiale. Voire la première d'ici 5 ans. Quitte à s'en donner les moyens?: fin 2011, Arkadin rachetait la société américaine de services de conférence ConferencePlus. Pour 40 millions de dollars. « On parle souvent des entreprises américaines qui rachètent des françaises [la rencontre s'est déroulée le jour ou Adobe annonçait l'acquisition de Neolane, NDLR], pour une fois que c'est l'inverse. », remarque avec satisfaction Joseph de Villèle.
Arkadin compte environ 26?000 entreprises clientes dans le monde, dont 2500 en France. Un début??
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