Apple Vision Pro : une « killer app » nommée... Safari ?
Apple s’apprête à commercialiser son casque Vision Pro. La teneur du catalogue d’applications pose question.
La « killer app » du Vision Pro sera-t-elle… le web ? À quelques jours du lancement commercial du casque d’Apple, la question se pose. En tout cas au vu de l’enthousiasme relatif que manifestent certains développeurs.
Les ventes ne se feront, dans un premier temps, qu’aux États-Unis. Ce sera à partir du 2 février. Une phase de réservation s’est déroulée la semaine passée. Les stocks – estimés à 80 000 exemplaires – ont été liquidés en une heure à peine.
Tarif de base pour le Vision Pro : 3499 $ (hors taxes). Dans la gamme actuelle d’Apple, seul le Mac Pro a un ticket d’entrée plus élevé.
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Quelques éléments de fiche technique
> Le SoC est une variante du M2 rappelant celle intégrée au Mac mini de base (8 cœurs CPU, 10 cœurs GPU, 16 Go de mémoire unifiée). Une puce R1 – nouvelle référence au catalogue d’Apple – gère les différents capteurs. Parmi eux, deux caméras principales, six pour le suivi des mouvements et quatre pour le suivi oculaire (authentification par iris).
> Les deux écrans micro-OLED totalisent 23 millions de pixels. Trois fréquences d’affichage possibles : 90, 96 ou 100 Hz. Lecture vidéo à 24 ou 30 FPS. Prise en charge d’Airplay jusqu’en Full HD sur iPhone, Mac, Apple TV et smart TV compatibles.
> Le Vision Pro pèse entre 600 et 650 g selon le bandeau de maintien utilisé. Il faut y ajouter les 353 g du pack de batteries. Autonomie annoncée : 2 heures en « usage général »… et jusqu’à 2 h 30 min en lecture vidéo. Apple ne manque pas de préciser qu’on peut utiliser le casque pendant la recharge.
> Les 3499 $ sont pour la version 256 Go. Il faut ajouter 200 $ pour 512 Go… et 200 $ de plus pour 1 To. La garantie AppleCare est à 499 $ pour deux ans ou 24,99 $/mois. Parmi les accessoires disponibles, la batterie de remplacement est à 199 $. Les bandeaux, à 99 $. Les lentilles Zeiss, à 99 $ (lecture) ou 149 $ (correctrices).
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Pour les lentilles correctrices, Zeiss n’accepte que les ordonnances de professionnels localisés aux États-Unis. C’est, en l’état, l’un des inconvénients pour qui souhaiterait acheter le Vision Pro à l’étranger. Parmi les autres limites, la prise en charge linguistique officiellement limitée à l’anglais pour le système d’exploitation visionOS. Ainsi que la nécessité de disposer d’un Apple ID aux USA pour pouvoir utiliser l’App Store.
Vision Pro : beaucoup d’apps non optimisées pour démarrer
Apple ne parle ni d’AR, ni de VR. Il préfère utiliser le terme de spatial computing (ordinateur spatial) ; celui-là même que Microsoft avait pris soin d’employer à l’annonce de HoloLens il y a près de dix ans.
Mais quelles applications exploiteront véritablement cette approche ? Apple lui-même n’entend pas proposer de versions spécifiques de tous ses logiciels. Tout du moins au démarrage. Ce sera notamment le cas pour Actualités, Calendrier, Podcasts et Rappels : il s’agira des versions iPad.
Par défaut, toute application iPad sera accessible sur Vision Pro (elle s’exécutera dans une fenêtre visionOS). Sauf si leurs développeurs refusent. Google en fait partie, en particulier pour YouTube. Netflix et Spotify ont fait le même choix.
En toile de fond, entre autres, une pluie de critiques au sujet des politiques de l’App Store. Dont celle qui autorise désormais les paiements externes… mais qui impose, dans ce cadre, une commission de 12 à 27 %.
L’élan viendra-t-il de Safari ?
Netflix et YouTube resteront utilisables par l’intérmédiaire du navigateur Safari. Apple y prend en charge la 4K sur ces deux plates-formes. Il a plus globalement ouvert des perspectives en assurant le support de WebXR – tout en le rendant compatible avec le suivi oculaire.
Apple promet la disponibilité de « plus d’un million » d’apps au lancement du Vision Pro. Côté divertissement, Paramount+ et Prime Video en feront partie, si on se fie à l’API de l’App Store. Sur le volet social/communautaire, il y aurait Discord et Telegram. Sur la partie productivité, Notion devrait en être. En la matière, Apple parle aussi de Slack, de Webex et de Zoom. Ainsi que des « applications Microsoft 365 », sans spécifier leur niveau d’adaptation au casque.
L’Apple Watch et l’Apple TV ont aussi leurs magasins d’applications dédiés. Apple n’avait pas pour habitude d’en communiquer le nombre d’utilisateurs, mais il l’a fait dans le contexte de la réglementation européenne sur les services numériques. Bilan : l’un et l’autre réunissent, dans l’UE, moins d’un million d’utilisateurs actifs par mois.
Illustrations © Apple
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